De l’édition à l’installation, nos pratiques protéiformes s’élaborent à partir de collectes intimes. Dans l’intention de s’imprégner d’une certaine singularité du territoire, nous avons rédigé et proposé des questionnaires à des particuliers. Nous avons également récolté des images de famille. Usant de ces éléments comme de matériaux bruts, nous avons entamé un travail de réinterprétation et de relecture des mots comme des images, avec pour seul fil conducteur le désir de fiction.
Ainsi des micros-récits se forment, chacun pouvant servir d’amorce à une narration à part entière. Des histoires on peut en raconter plusieurs, se présente comme un jeu oulipien, dans lequel un même mot, une même image peuvent être à l’origine d’une infinité de récits.
Par le jeu de répétition et de morcellement du texte, ces fragments d’histoires intimes forment des motifs, voire des stéréotypes. Dans 225 m2, le langage tend à s’épuiser lui-même, dans une tentative d’énumération impossible. Fidèles, Hypnoses, l’occultation de vitrines de magasins, le changement de contexte ou d’échelle par l’ancrage de phrases dans différents sites de la ville bousculent le paysage en opérant des glissements de sens : différentes temporalités se heurtent, malmenant les récits, offrant l’idée d’un temps itératif, bégayant. Mais à chaque recommencement, les lettres et images intruses se dégradent un peu plus, jusqu’au délitement.
Œuvres à découvrir : Paysager ; Nos regards se sont croisés plusieurs fois ; Hypnoses ; Fidèles ; Des histoires on peut en raconter plusieurs ; 225 m2 ; Adresse inconnue ; Les coucous ; Je prends la fuite pour quelques jours ; Une île ça me convient parfaitement ; Ici, c’est un lieu calme.